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CINÉ-HISTOIRE
𝗟’𝗵𝗶𝘀𝘁𝗼𝗶𝗿𝗲 𝗰𝗼𝗺𝗺𝗲 𝗰𝗵𝗮𝗼𝘀
𝗟𝗲 𝗰𝗶𝗻𝗲́𝗺𝗮 𝗵𝗶𝘀𝘁𝗼𝗿𝗶𝗾𝘂𝗲 𝗱𝗲 𝗪𝗲𝗿𝗻𝗲𝗿 𝗛𝗲𝗿𝘇𝗼𝗴
Du 29 août au 5 décembre 2024
« Je suis un cinéaste. Je refuse d’être la mouche sur le mur, discrète et se contentant d’enregistrer. Je veux être la guêpe qui bouscule et dérange »
Voix incontournable du cinéma depuis plus de 50 ans, le réalisateur allemand Werner Herzog continue de marquer profondément le septième art par sa vision provocatrice, souvent brutale, du monde qu’il cherche à capter. Cinéaste sans compromis, Herzog refuse de se laisser ranger dans un genre particulier, revendiquant seulement et toujours la recherche de la vérité.
Or, cette vérité s’exprime largement, dans son œuvre, à travers deux types de projet : le documentaire et le cinéma historique. Dans le premier, Herzog se permet une dose de fiction, une stylisation capable de modeler l’émotion du spectateur. Dans le second, c’est l’obsession du naturel et le recours à un nombre important d’acteurs non professionnels qui produisent dans l’évocation une vraisemblance capable de convaincre. Le cinéma, plaide-t-il, exige de modifier les faits à un tel degré qu’ils approchent davantage de la vérité que de la réalité. Ne pas décrire, mais capter la nature, celle du monde et de l’humanité qui l’habite, dans toute sa physicalité.
Les cinq films choisis pour ce cycle expriment avec éclat une conception de l’histoire comme chaos. Chacune des œuvres présentées ici est traversée par deux axes. Le premier, le principal, est le paysage, le lieu : chez Herzog, ce n’est pas un décor, c’est le sujet même du film, à la fois témoin et allégorie de l’histoire qui se raconte. Le deuxième axe est le corps, la chair qui exprime et manifeste la douleur, la fragilité et la folie qui rendent impossible le mensonge. Le corps déchiré, le corps fou, ne peut qu’être honnête et vrai : il devient un vecteur de contact entre le réalisateur et le spectateur ainsi réunis par l’émotion, le vertige et le désarroi. Chez Herzog, c’est au bout de l’enfer que s’écrit la vérité.
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𝗛𝗶𝘀𝘁𝗼𝗿𝘆 𝗮𝘀 𝗰𝗵𝗮𝗼𝘀
𝗪𝗲𝗿𝗻𝗲𝗿 𝗛𝗲𝗿𝘇𝗼𝗴’𝘀 𝗵𝗶𝘀𝘁𝗼𝗿𝗶𝗰𝗮𝗹 𝗳𝗶𝗹𝗺𝘀
August 29 to December 5, 2024
“I am a filmmaker, and I must never be a fly on the wall, unobtrusive and just registering. As filmmakers we should be the hornets that go out and sting”.
A leading voice in international cinema for over 50 years, German director Werner Herzog continues to make a profound mark on the seventh art with his provocative, often brutal vision of the world he seeks to capture. An uncompromising filmmaker, Herzog refuses to allow himself to be pigeonholed into any particular genre, claiming only and always the search for truth.
In his work, this truth is largely expressed through two types of project: documentary and historical films. In the former, Herzog allows himself a dose of fiction, a stylization capable of shaping the viewer's emotions. In the latter, it's the obsession with nature, and certainly the use of many non-professional actors, that instills the movie with a convincing verisimilitude. Cinema, he argues, requires us to modify facts to such a degree that they come closer to truth than to reality. Not to describe, but to capture nature, the nature of the world and the humanity it contains, in all its physicality.
The five films chosen for this cycle vividly express this conception of history as chaos. Each of the works presented here is traversed by two axis. The first, and most important, is the landscape: Herzog's landscape is not a setting, it is the very subject of the film, both testimony to and allegory of the story being told. The second axis is the body, the flesh that expresses and exults in the pain, fragility and madness that make lies impossible. The torn body, the insane body, can only be honest and true: it becomes a space of contact between director and viewer, united by emotion, vertigo and dismay. For Herzog, truth is written at the end of hell.